dimanche 12 septembre 2010

Le jardin des Carmélites.

Un vent polaire s’engouffre sous ma jupe, me faisant frissonner. Je me tiens droite, face à cette majestueuse demeure. Beauté subtile pour qui sait passer outre son délabrement. Je me sens en paix avec moi-même ici. Bientôt, il ne restera plus rien de ce calme froid. Les engins de chantier sont déjà là, menaçants. Mais il fait nuit, chacun est rentré chez soi, les monstres sont endormis. Je suis incapable de compter le nombre d’heures passées ici, à cet endroit même ; seule, ou avec les gens que j’aimais. Ce jardin était mon jardin. Je veux profiter de chacune des secondes qui lui restent avant d’être détruit, envahi, reconstruit, maudit. Je suis en deuil, et avec moi, toute la terre. C’est comme si le monde s’était arrêté de tourner. Alors, pour l’aider, je me mets à tourbillonner. Mes cheveux s’agitent, ma jupe se soulève. Je suis la nature. Et avec moi tourne l’univers. Par intermittence, des points lumineux apparaissent dans mon champ de vision. Etoiles surnaturelles. Je trébuche et tombe. Allongée là, je regarde le monde continuer de tourner. Je crois que je ris, et pourtant, je sens les larmes couler sur mes joues. Je crois que je suis un peu perdue. C’est comme si le temps s’était arrêté. Je veux rester là pour l’éternité, à ne penser à rien d’autre qu’à ces étoiles qui s’agitent sous mon regard. A ne sentir rien d’autre que ce vent froid et cette humidité qui s’engouffrent sous ma peau, me glaçant d’une façon délicieuse. A n’entendre rien d’autre que le silence de cette ville endormie.
Je suis tellement bien.

7 commentaires:

Ulvinne a dit…

Même bilan. Bien que le sujet soit de loin différent, ce texte est tout bonnement splendide.

Bordel, t'es vraiment super giga douée. *.*



Alors, ce week-end? :)

Ça commence bien pour moi. J'avais un exposé à faire pour aujourd'hui, et, comme d'habitude, je m'y prends à la dernière minute : maintenant!

Ulvinne a dit…

Oh là là comme je te comprends! :D Les nuits blanches sont également devenue une habitude! J'en sens déjà venir une d'ailleurs, là, cette nuit! Jajaja! Le pire, c'est qu'on en est conscients et que, justement, comme tu l'as si bien dit, on préfère faire autre chose. Genre je préfère te répondre ou faire chier mon chat que de faire ce devoir. :P
C'est bien, on assume! :D

Ulvinne a dit…

Une tendinite?!? oO
Ouille ouille! Vilains talons!
Comment as-tu fait ton compte? :S

Ulvinne a dit…

Bon courage pour le boulot! u_u
Serrons-nous les coudes!

Ulvinne a dit…

Pour mon PC portable, je sais que je peuw commander le clavier en question sur eBay pour une cinquantaine d'euros. J'ai dû faire ça pour la mère de mon Nikro. Je lui avais renversé de la bière et le clavier a disjoncté (NON, ne ris pas! J'en ai encore très honte! u____u) et j'avais donc fait des pieds et des mains pour le réparer. J'avais trouvé un clavier compatible (hallelujah!) et son second fils avait réussi à le remplacer. \o/

Je pense que je m'arrangerai pour faire ça un jour. J'en ai assez d'appuyer sur cinq boutons pour obtenir un malheureux t, jaja! ^^

Ulvinne a dit…

Jajajaja! J'adore ta créativité!
J'aimerais bien que le carnet de bord nous mène à cela! J'aurais bien besoin de ton aide pour construire l'histoire qui en découlera (celle du futur astronaute! :D)

N'empêche que j'avais commencé ça il y a deux ans quand je suis allée en Scandinavie, mais le carnet ressemble plus à un foutoir gribouillé qu'à un réel carnet de bord. Je vais donc m'appliquer. Pour le mois d'Avril, j'en achèterai un, tout beau tout propre, et j'ouvrirai la danse avec l'Écosse. De toute façon, je retourne encore en Norvège l'été prochain, donc je pourrais en toucher mot dedans! :D J'ai tellement besoin d'immortaliser mes souvenirs, de les figer pour qu'ils ne s'envolent pas. Que ce soit par le biais de la plume ou celui de l'appareil. C'est grave docteur? n___n

Ulvinne a dit…

Concernant la belle-mère, c'est une histoire trèèès compliquée! ^^

J'adore cette femme. Elle est d'une gentillesse et d'une générosité sans égal. Il n'y a rien à redire sur son comportement ou sur la relation que nous entretenons. Non, le problème, c'est la relation mèregigapoule qu'elle a avec son fils.

Dis-toi que l'on habite à 500 mètres de chez elle, que l'on mange là-bas presque tous les midis (et encore, c'est parce que j'ai râlé, parce qu'avant on y mangeait tous les midis, sans exception!), qu'elle appelle son fils trois fois par jour si ce n'est plus et qu'elle pleure quand on annule le repas que l'on devait aller prendre!

Bref, ça m'empoisonne la vie car c'est quelque chose de réciproque! Mon Nikro (qui a quand même 28 ans, hein!?!) n'a pris son "indépendance" (oui parce que même pas en fait) que depuis ses 26 ans! Et encore! Avant que je n'arrive, c'était sa mère qui venait lui faire le ménage, sa mère qui lui remplissait le frigo, sa mère ceci, sa mère cela... Et Monsieur me met dans le vent : je ne peux pas imaginer ma vie dans le Nord pas de Calais. J'ai besoin de montagnes et de forêts, de VRAIE nature. C'est viscéral. La Norvège n'était pas envisageable pour lui (chose que je peux comprendre), on a fait une sorte de deal, on a trouvé un compromis : les Vosges. Il est motivé une fois sur deux. En gros, j'ai un discours qui ressemble à ça :

- Ah ouais, imagine, notre petit chalet isolé, on aurait une salle musique et une bibliothèque! Ça va être géaaaant, blablabla...

Deux jours plus tard :

- Ouaiiis mais tu comprends, ma mère, elle est seule, elle n'est plus toute jeune, elle a toujours été là pour moi, je ne peux pas l'abandonner, etc.

Et Monsieur s'étonne que je ne crois plus en l'avenir, ou plutôt, que je n'essaie même plus d'y penser ou de m'y projeter.

Uhuh! --'

(Désolée pour ce déballage de vie, jajaja!)