samedi 6 février 2010

Sans titre

Je ressors d'un tiroir un texte pondu il a quelques mois et que, finalement, je me mets à apprécier. Je me suis amusée à écrire une suite, mais en fait, je me dis qu'il vaut mieux l'arrêter là, qu'il se suffit à lui même, avec son absurdité et son incompréhensibilité.
bref, disons que je poste là pour la première et la dernière fois des vacances parce que, Moi-Même[comprendre ici Mon Dieu] , j'aurai des choses plus passionnantes à faire, mais que je pense à mes nombreux fans se pâmant pour un nouvel article à lire et... (*baff*) x)




Debout sur ses talons trop hauts, elle vacille, pressent la chute. Retrouve enfin son équilibre. Tant pis pour le sol qui s’approchait à une allure infernale.

Lentement, elle fait quelques pas. Concentrée sur sa marche, elle oublie l’environnement glacial qui lui donnait le vertige quelques secondes auparavant encore.

De nouveau, elle trébuche.

S’arrête enfin tout à fait.

En face d’elle, une inconnue l’observe attentivement. La détaille avec effroi et délices.
Elle porte une robe de laine grise qui lui arrive mi-cuisse, des collants noirs légèrement filés et une paire de richelieus en cuir brun. Ses longs cheveux noirs d’encre cascadent le long de ses épaules. Ses lèvres sont peintes en rouge et ses yeux bordés de khôl. Elle a le teint bien trop pâle. Blanchâtre.

D’une certaine façon, elle ressemble un peu à ces femmes sur papier glacé, rencontrées au détour d’une page d’un de ces magazines prônant un luxe illusoire.

C’est cela. Elle est illusoire. Belle, désirable, mais irréelle.

Un courant d’air froid l’arrache à cette vision ô combien étrange. Baissant les yeux, elle découvre à ses pieds ces mêmes richelieus qu’elle observait un instant auparavant. Enfin, elle comprend que l’apparition fantomatique n’était rien d’autre qu’elle-même se reflétant dans un grand miroir dépoli.

Elle se sent vide. Cassée. Son propre nom lui échappe.

Poupée de porcelaine enfermée dans une cage dorée, lentement dévorée par le froid et la solitude.

Disparue à jamais de toute mémoire.

Fantôme glacial recouvert de la poussière de l’indifférence.

De nouveau, ses yeux se portent sur son reflet. Elle tente un sourire. Ne peut que se rendre à l’évidence : la tentative a été infructueuse et recommencer ne servirait à rien. Elle ne sait même plus comment sourire.

Alors, elle se détourne définitivement d’elle-même, ou de ce qu’il en reste pour observer ce qui l’entoure. Les lieux respirent le luxe et l’indifférence.

Qui est-elle ? Où est-elle ? Comment est-elle arrivée là ?

Sans savoir comment, elle se retrouve allongée par terre, les bras autour des genoux. A tenter de retenir ces particules d’elle-même qui s’envolent, suivent les courants d’air, à la recherche désespérée de la sortie.

Sortir d’ici. D’elle-même.

Silencieusement, elle lutte. Non pas pour garder la vie, mais, bien au contraire, pour mourir. A quoi bon vivre quand on est vide ?

Dualité d’un être qui ne sait même pas qui il est.

3 commentaires:

otsan a dit…

la description de la fille est flippante..on dirait moi.....O_O

Alf a dit…

Cébo T__T

Cley a dit…

Au début je croyais que tu parlais d'une prostituée.
Et ensuite ça m'a fait penser à Bree dans Desperate Housewifes.